huit jours après le départ

Nous sommes à huit jours de mer d' Anvers et à deux jours de notre
première escale à  Caucedo. Le temps s est gâté et la mer grossit. De la
houle, mais on est loin de la tempête. Tout bouge et il faut bien se
tenir pour ne pas tomber. J ai fait un tour dehors, il ne pleut pas mais
je suis trempé . Je n' y vois plus à travers mes lunettes qui sont
couvertes de sel.
Le commandant s est aperçu que je n avais pas eu d' informations sur la
sécurité à mon arrivée à bord. C' est le travail du premier officier, qui
m' a fait mon information avant hier. Heureusement que le bateau n a pas
coulé avant ! Je suis rassuré, les canots de sauvetage sont bien placés
que le bateau coule par l' avant ou par l arrière ou qu' il se casse en
deux. Les canots sont couverts et ont des allures de sous-marins.  Je suis
affecté au canot Babord. J espère ne pas me mélanger les pinceaux en cas
d' urgence. Tout est prévu, même l' attaque de pirates. Dans ce cas, on se
claquemure au mess et j apprend qu' il y a deux fusils a bord. Détail
important, il y a un sifflet dans le gilet de sauvetage. L' officier m'
explique que si on coule dans le noir c est le seul moyen de repérer
quelqu'un. Je m' en remets à notre Dame de la Garde pour ne pas avoir a
tester.