samedi 28 février 2015

Route sud sud-est vers Valparaiso



Le Spirit of Hamburg poursuit sa route sud sud-est vers Valparaiso que
nous devons atteindre demain soir. Nous avançons dans une mer d'huile,
mais l'air est vraiment frais.
Quelques petites remarques sur la vie à bord. J'ai été surpris dès le
début par le fait que les gens ne s'appellent pas par leurs noms, mais
par leurs fonctions. Par raccourci, le premier officier, qui est le
second du capitaine est appelé First, le steward Steward ou Stew, l'
officier mécanicien, Mecanician, seul le chef porte le titre de "Mister
Cook". Je suis moi même Passenger, ce qui correspond à une fonction
oisive.
Je ne connais le nom de Mecanician, Oleg, avec qui je prends mes repas
tous les jours, que pour avoir consulté indiscrètement la liste de déclaration
aux  douanes.
Je me suis enquis de connaitre le motif de cette pratique relativement
impersonnelle. La réponse est que l'équipage tourne beaucoup et qu'il
est plus simple de s'en tenir aux fonctions qui, elles, perdurent. Il
est de fait que le FIRST qui était en fonction au départ d'Anvers a
disparu à Carthagène et qu'un second FIRST l'a remplacé. Il a chaussé
les mêmes pantoufles et occupe la même  immuable place à table. On n'a
même pas besoin de lever la tête de l'assiette pour s'y retrouver. Autre
avantage, pas besoin de renouveler la liste téléphonique à chaque
changement. Le capitaine m'assure qu'il en est de même sur tous les
cargos  et s'étonne de mon étonnement.

vendredi 27 février 2015

Callao (Pérou)



Le Spirit of Hamburg est arrivé à quai à Callao au Pérou mardi 24 à 19H 
et en est reparti ce matin à 7 H 30.
Hier la température a fraichi toute la journée. Il a fallu sortir le
coupe-vent que je croyais définitivement rangé. L'après midi le navire a
avancé dans une mer  d'huile et un épais brouillard, qui n'a commencé à
se dissiper qu'à l'abord des côtes.
Nous avons laissé sur notre droite une longue île rocheuse dont le pied
était dans les volutes de brouillard et dont seules émergeaient les
hauteurs. Nous avons abordé la baie de Callao au crépuscule, au moment
où les lumières s' allument. Très beau spectacle du grand arc que forme
la ville. La baie était pleine de navires éclairés à l'ancre. Avant d'
entrer dans le port, nous avons laissé sur notre gauche une magnifique
flottille de pêche, dont les bateaux sont tous bleus.
Entrés dans le port, les remorqueurs ont retourné le Spirit pour le
mettre proue vers la sortie. Puis ils l'ont poussé contre le quai. Les
opérations de chargement et déchargement se sont déroulées durant la
nuit et j'ai entendu de ma cabine le bruit délicat des containers qui se
posent.
Callao est, paraît-il, le paradis des pélicans et il y en a dans toute
la ville. De pélicans point ne vis et j'en garde une certaine
frustration.
Nous avons maintenant définitivement mis le cap sur Valparaiso, arrivée
prévue dans la nuit de samedi à dimanche.

lundi 23 février 2015

direction Callao



Samedi matin, le tableau d' affichage annonçait un exercice de sécurité
pour 13 H 00. Quand sonne l'alarme, il faut enfiler son gilet de
sauvetage, mettre son casque et filer au point de ralliement, dont je ne
me souvenais plus de l'emplacement. Je me suis préparé à l' avance et la
méthode du mouton de panurge a marché. Nous nous sommes tous retrouvés
au deck C, Babord. L'officier en charge de l' exercice a vérifié le
matériel et tout le monde a soufflé dans son sifflet a tour de rôle. Il
en est sorti des chouinements miteux.  Il y a également une petite
loupiotte sur le gilet  de la taille d'une ampoule de lampe de poche,
pour pouvoir également être repéré dans le noir. Avec tout ça on a
intérêt à ce que les secours soient assez proches. Apres ça, les
passagers ont été libérés et l'équipage a poursuivi ses exercices.
Le soir, invitation de tout l'équipage et des passagers à un barbecue
sur l aile babord de la passerelle. La passerelle a deux ailes  d'
environ une centaine de mètres carres chacune. Chaque aile est prolongée
d un balcon qui est juste a l'aplomb du bastingage du navire. C'est un
poste d observation fabuleux à environ 30 mètres au dessus de la mer. J'y
ai passé des heures avant qu' on arrive dans des zones trop chaudes.
A 17 h 30, heure du diner à bord, il y avait une petite brise de mer et
la température était parfaite. Chacun se fait ses grillades et boisson à
volonté, ambiance sympa, karaoké birman, la totale ! Certains ont marché
au whisky comme d'autres à la canette de bière. Le lendemain matin, il
était clair que plusieurs avaient mal à la racine des cheveux.
Hier matin, dimanche 22, nous avons franchi  l'équateur  à 7 h du matin.
Nous sommes en route pour Callao que nous devons atteindre mardi.

samedi 21 février 2015

Traversée du canal de Panama



Hier, vers midi le navire a levé l'ancre et a entamé la traversée du lac
central du canal de Panama à petite vitesse. Le lac est parsemé de
petites îles verdoyantes et l'on croise beaucoup de gros navires de très
près.  Progressivement, nous nous sommes engagés dans un bras du lac qui s'
est rétréci, mais qui reste assez large. Je dirais dans les
150 m. Des deux cotés, c'est la forêt vierge, pratiquement pas une
habitation. Il y a par contre pas mal de chalands de dragage. Nous sommes
passés sous le pont du Millénium, qui paraissait juste un trait dans le
ciel bleu. Comme son nom l' indique, il a été construit en 2000. De plus
près, c'est un pont à hauban qui paraît à une hauteur vertigineuse.
Avant d'arriver à l' océan, le bateau a traversé deux séries d'écluses
dont la dernière à une demi heure du Pacifique.
Le navire est tellement juste dans les écluses qu'on ne voit pas l'eau
entre lui et le quai. En fait, à l'avant et à l' arrière,  il est tenu par
des locomotives des deux côtés avec des câbles tendus. La dernière série
d'écluses est assez saisissante : je vois deux navires, derrière nous,
suivre dans les écluses, chacun à un étage de distance. La nuit est
tombée très rapidement pendant le passage de cette dernière série d écluses.
Il fait plein jour, et hop il fait nuit. Je n'ai vu du pont
d Amérique et de Panama City que les lumières dans la nuit. Le navire a
maintenant repris sa route dans l'océan Pacifique cap sud sud-ouest
direction Callao à quatre jours de mer.

vendredi 20 février 2015

Manzanillo puis le canal de Panama


Nous sommes arrives à Manzanillo hier jeudi à 7 h 00 du matin. Ce n'
était pas une longue escale; nous sommes repartis à midi. Dans le port
nous avons été entourés de nuées de tout petits oiseaux noirs avec des
reflets verts sur les ailes. Je n'en avais  jamais vu de pareils. 

La sortie du port de Manzanillo est un immense cimetière marin, qui s'étend
dans toue la baie. Saisissant ! Certains bateaux sont échoués sur le
rivage, la plupart sont en train de rouiller à  l' ancre. On voit de très
vieux modèles de bateaux. Il me semble avoir reconnu celui du capitaine
Haddock. 

Le Spirit of Hambourg a mouillé  l'ancre en attendant son rendez
vous pour le passage du canal. Il y a une heure de mer entre
Manzanillo et l'entrée. Je me suis réveillé à cinq heures, juste à temps
pour voir le passage des premières écluses. Il faisait nuit au début,
puis le jour s est levé. Nous avons passé l'écluse à trois niveaux. 

Deux remorqueurs poussent le  bateau contre le côté gauche de l' écluse. 
Il est ensuite tiré par d'énormes locomotives. 
Nous nous sommes élevés progressivement jusqu' au
niveau du lac central, parsemé d' îles. Nous sommes maintenant arrêtes au
milieu du lac avec le groupe de bateaux qui a passe la double écluse avec
nous.