mercredi 1 avril 2015

Fjord de l'ultime espérance

Le détroit de Magellan a permis aux navigateurs de passer de l'Atlantique au Pacifique sans avoir à descendre jusqu'au cap de Bonne Espérance, dont le passage est particulièrement dangereux. Le mot "détroit" ne donne cependant pas une image exacte de la réalité. La région est parsemée de lacs, de bras de mer, d'îles et de fjords, qui font que la difficulté des navigateurs a été de trouver une route dans un dédale inextricable.
Magellan a trouvé la route d'est en ouest en 1540. Ce que j'ignorais totalement (et vous aussi sans doute), c'est qu'il a fallu dix -sept ans pour trouve la route inverse du Pacifique à l'Atlantique. La découverte a été faite par le navigateur Juan Ladrillero qui, ici au Chili, est considéré comme le co-découvreur du détroit de Magellan.
La méthode, naturellement, consistait à remonter les bras de mer, jusqu'à trouver celui qui mènerait de l'autre côté. Au cours de l'une de ses expéditions, Juan Ladrillero s'est engagé dans un fjord en disant que c'était son ultime chance de découvrir le passage tant recherché, d'où le nom "fjordo de la ultima esperanza". Ce n'était d'ailleurs pas exact, puisque au fond du fjord Juan Ladrillero n'a trouvé qu'un glacier tombant dans la mer, et qu'il a tout de même découvert plus tard la voie  vers l'Atlantique.
Bien plus tard, au dix-neuvième siècle les chiliens ont entrepris d'occuper progressivement les territoires des maputes (ou auricanes) en attirant des colons européens auxquels ils attribuaient généreusement des terres immenses. Dans la région les immigrants ont été, vers 1890, originaires principalement de Grande-Bretagne et d'Allemagne. Les premières estancias ont été créées  le long du fjord de l'ultime espérance.
J'ai fait hier une croisière de Puerto Natales jusqu'au fjord. Au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans ce bras de mer les rives se rapprochent. Autour, des montagnes aux sommets enneigés, jusqu'à arriver au glacier, qui maintenant ne descend plus jusqu'à la mer, réchauffement climatique oblige. Nous avons fait escale pour aller voir un autre glacier,qui lui tombe dans un lac. En cours de route, colonie de phoques. La côte est une falaise et ils se logent dans des cavités naturelles creusées dans la roche. Pour accéder à leur refuge ils doivent sauter bien à deux mètres de hauteur, superbe.

 





     

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire