Je suis rentré de Puerto Natales à Punta Arena, puis de là à Santiago et enfin à Paris, via Madrid.
La route de Puerto Natales à Punta Arena, 250 kilomètres, est tracée toute droite à travers la pampa. De part et autre des immensités d'herbe jaune, en fond de décor la sierra enneigée et la route qui se perd au fond de l'horizon. Quelques troupeaux de moutons ou de vaches parsemés ici ou là.
Le car roule précisément à 99 km/h. Dans tous les cars de ligne chiliens un tableau d'affichage indique en permanence la vitesse et le nom du chauffeur. Les passagers sont invités à la délation si le car roule trop vite.
De temps en temps un arrêt en rase campagne. Un passager monte ou descend au milieu de nulle part.
La route s'appelle "route du bout du monde". Les villages sont rares, peut-être trois ou quatre sur tout le trajet, juste quelques maisons sur le bord de la route.
Le car a été arrêté par un immense troupeau de moutons qui traversait la route. Les ganaderos à cheval, vestes à carreaux, chapeaux de cow-boys (ce qu'ils sont) et bottes à éperons pressent les bêtes, qui protestent, à accélérer le pas.
Lorsque l'avion a décollé de Santiago, il s'est dirigé vers le nord-est et a survolé la cordillère des Andes. On ne pouvait pas rêver plus belle vision pour terminer le voyage.
lundi 6 avril 2015
mercredi 1 avril 2015
Moeurs chiliennes
Lorsque deux chiliens se rencontrent, entre femmes ou entre femmes et hommes, ils s'embrassent : un seul baiser sur la joue droite. Si, emporté par l'habitude française vous voulez en coller un deuxième, la dame sursaute, mais vous pardonne en tant qu'étranger. Les hommes entre eux s'embrassent plus rarement et se serrent la main.
Pour une démonstration d'affection plus grande, il existe l'abrazo, qui ressemble à l'accolade en plus énergique. L'abrazo se pratique également entre hommes. On se prend dans les bras l'un de l'autre et on se tape sur les épaules. Attention si vous faites un abrazo à une femme, il ne faut pas taper trop fort pour ne pas faire sauter le dentier. De même les mains restent au niveau des épaules, sinon on change de catégorie et ce n'est plus un abrazo.
Les chiliens sont très tactiles et aiment toucher. Lorsqu'un homme vous prend en sympathie il peut vous faire des tapes sur l'épaule. Lorsque la sympathie est forte les claques sur l'épaule peuvent devenir répétitives et un peu pesantes.
Les femmes touchent principalement le bras mais aussi le cou, le front, le crane. Elles se limitent cependant aux parties hautes du corps. Le toucher sert à accentuer une affirmation ou à marquer la satisfaction. Si vous avez commandé un jus d'orange à la serveuse et qu'elle réussit à vous convaincre que le papaye est bien mieux parce que c'est tout ce qui lui reste, elle peut marquer sa satisfaction en vous serrant vigoureusement le bras, ce qui surprend au début.
Les chiliens aiment rendre service. Lorsque vous demandez une information, ils sont très déçus s'ils ne peuvent pas vous apporter la réponse. Eventuellement ils peuvent aller la chercher auprès de quelqu'un d'autre et il n'est pas rare d'être rappelé par la personne à qui vous avez posé une question et qui a fini par trouver la réponse. Dans certains cas, une question peut déclencher un petit attroupement. Il m'est même arrivé, à Constitucion, qu'une gentille épicière ait voulu aller chercher le grand-père pour trouver la réponse.
Les chiliens en général aiment la France et dire qu'on est français permet de s'attirer la sympathie. Ils ont une haute idée de notre pays et particulièrement de son système social. Si vous dites que vous habitez Paris, les yeux brillent et le mot "fiesta" arrive assez vite.
Pour une démonstration d'affection plus grande, il existe l'abrazo, qui ressemble à l'accolade en plus énergique. L'abrazo se pratique également entre hommes. On se prend dans les bras l'un de l'autre et on se tape sur les épaules. Attention si vous faites un abrazo à une femme, il ne faut pas taper trop fort pour ne pas faire sauter le dentier. De même les mains restent au niveau des épaules, sinon on change de catégorie et ce n'est plus un abrazo.
Les chiliens sont très tactiles et aiment toucher. Lorsqu'un homme vous prend en sympathie il peut vous faire des tapes sur l'épaule. Lorsque la sympathie est forte les claques sur l'épaule peuvent devenir répétitives et un peu pesantes.
Les femmes touchent principalement le bras mais aussi le cou, le front, le crane. Elles se limitent cependant aux parties hautes du corps. Le toucher sert à accentuer une affirmation ou à marquer la satisfaction. Si vous avez commandé un jus d'orange à la serveuse et qu'elle réussit à vous convaincre que le papaye est bien mieux parce que c'est tout ce qui lui reste, elle peut marquer sa satisfaction en vous serrant vigoureusement le bras, ce qui surprend au début.
Les chiliens aiment rendre service. Lorsque vous demandez une information, ils sont très déçus s'ils ne peuvent pas vous apporter la réponse. Eventuellement ils peuvent aller la chercher auprès de quelqu'un d'autre et il n'est pas rare d'être rappelé par la personne à qui vous avez posé une question et qui a fini par trouver la réponse. Dans certains cas, une question peut déclencher un petit attroupement. Il m'est même arrivé, à Constitucion, qu'une gentille épicière ait voulu aller chercher le grand-père pour trouver la réponse.
Les chiliens en général aiment la France et dire qu'on est français permet de s'attirer la sympathie. Ils ont une haute idée de notre pays et particulièrement de son système social. Si vous dites que vous habitez Paris, les yeux brillent et le mot "fiesta" arrive assez vite.
Fjord de l'ultime espérance
Le détroit de Magellan a permis aux navigateurs de passer de l'Atlantique au Pacifique sans avoir à descendre jusqu'au cap de Bonne Espérance, dont le passage est particulièrement dangereux. Le mot "détroit" ne donne cependant pas une image exacte de la réalité. La région est parsemée de lacs, de bras de mer, d'îles et de fjords, qui font que la difficulté des navigateurs a été de trouver une route dans un dédale inextricable.
Magellan a trouvé la route d'est en ouest en 1540. Ce que j'ignorais totalement (et vous aussi sans doute), c'est qu'il a fallu dix -sept ans pour trouve la route inverse du Pacifique à l'Atlantique. La découverte a été faite par le navigateur Juan Ladrillero qui, ici au Chili, est considéré comme le co-découvreur du détroit de Magellan.
La méthode, naturellement, consistait à remonter les bras de mer, jusqu'à trouver celui qui mènerait de l'autre côté. Au cours de l'une de ses expéditions, Juan Ladrillero s'est engagé dans un fjord en disant que c'était son ultime chance de découvrir le passage tant recherché, d'où le nom "fjordo de la ultima esperanza". Ce n'était d'ailleurs pas exact, puisque au fond du fjord Juan Ladrillero n'a trouvé qu'un glacier tombant dans la mer, et qu'il a tout de même découvert plus tard la voie vers l'Atlantique.
Bien plus tard, au dix-neuvième siècle les chiliens ont entrepris d'occuper progressivement les territoires des maputes (ou auricanes) en attirant des colons européens auxquels ils attribuaient généreusement des terres immenses. Dans la région les immigrants ont été, vers 1890, originaires principalement de Grande-Bretagne et d'Allemagne. Les premières estancias ont été créées le long du fjord de l'ultime espérance.
J'ai fait hier une croisière de Puerto Natales jusqu'au fjord. Au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans ce bras de mer les rives se rapprochent. Autour, des montagnes aux sommets enneigés, jusqu'à arriver au glacier, qui maintenant ne descend plus jusqu'à la mer, réchauffement climatique oblige. Nous avons fait escale pour aller voir un autre glacier,qui lui tombe dans un lac. En cours de route, colonie de phoques. La côte est une falaise et ils se logent dans des cavités naturelles creusées dans la roche. Pour accéder à leur refuge ils doivent sauter bien à deux mètres de hauteur, superbe.
Magellan a trouvé la route d'est en ouest en 1540. Ce que j'ignorais totalement (et vous aussi sans doute), c'est qu'il a fallu dix -sept ans pour trouve la route inverse du Pacifique à l'Atlantique. La découverte a été faite par le navigateur Juan Ladrillero qui, ici au Chili, est considéré comme le co-découvreur du détroit de Magellan.
La méthode, naturellement, consistait à remonter les bras de mer, jusqu'à trouver celui qui mènerait de l'autre côté. Au cours de l'une de ses expéditions, Juan Ladrillero s'est engagé dans un fjord en disant que c'était son ultime chance de découvrir le passage tant recherché, d'où le nom "fjordo de la ultima esperanza". Ce n'était d'ailleurs pas exact, puisque au fond du fjord Juan Ladrillero n'a trouvé qu'un glacier tombant dans la mer, et qu'il a tout de même découvert plus tard la voie vers l'Atlantique.
Bien plus tard, au dix-neuvième siècle les chiliens ont entrepris d'occuper progressivement les territoires des maputes (ou auricanes) en attirant des colons européens auxquels ils attribuaient généreusement des terres immenses. Dans la région les immigrants ont été, vers 1890, originaires principalement de Grande-Bretagne et d'Allemagne. Les premières estancias ont été créées le long du fjord de l'ultime espérance.
J'ai fait hier une croisière de Puerto Natales jusqu'au fjord. Au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans ce bras de mer les rives se rapprochent. Autour, des montagnes aux sommets enneigés, jusqu'à arriver au glacier, qui maintenant ne descend plus jusqu'à la mer, réchauffement climatique oblige. Nous avons fait escale pour aller voir un autre glacier,qui lui tombe dans un lac. En cours de route, colonie de phoques. La côte est une falaise et ils se logent dans des cavités naturelles creusées dans la roche. Pour accéder à leur refuge ils doivent sauter bien à deux mètres de hauteur, superbe.
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